Une enquête publique a été réalisée sur le territoire Assessois dans le cadre d’une « procédure voirie » visant la reconnaissance officielle de 2 chemins communaux. Cette procédure a pour objectif la reconnaissance légale de 2 portions du futur ViciGAL. Formellement, l’enquête publique porte sur la reconnaissance des 2 portions de chemins. Néanmoins, la très grande majorité des réclamations portent sur l’aménagement prévu sur la portion d’1 kilomètre dans le Bois de Sorinne. Cet aménagement est prévu dans le cadre du projet ViciGAL. Sans le projet ViciGAL et les aménagements prévus sur ces 2 portions, cette procédure n’aurait en effet probablement pas été lancée. Plusieurs réclamations ont été enregistrées suite à cette enquête publique, ce qui est précisément l’objectif de cette procédure. Pas de souci pour y répondre et en discuter. Nous regrettons néanmoins que les principaux réclamants n’aient jamais pris la peine de rencontrer les porteurs du projet. Plusieurs informations fausses ont également circulé sur les réseaux sociaux. Nous le regrettons encore plus. Les paragraphes suivant précisent ces différents éléments, repartant des réclamations formulées.

1. Quelques éléments généraux en préambule

Plusieurs questions et craintes ont été relevées dans le cadre de l’enquête publique. La commune et le GAL (porteur du projet ViciGAL) comprennent tout à fait ces questions et craintes. Le débat contradictoire est au cœur même du modèle démocratique que nous prônons. En tant que porteur de projet, le GAL a toujours été à l’écoute des craintes et avis divers (beaucoup pourraient en témoigner) et a multiplié les rencontres/réunions depuis 2015, date à laquelle les premières réflexions ont démarré. Le projet a été présenté lors de plusieurs réunions d’information, et débattu/validé lors de réunions de CLDR (commission locale de développement rural) et bien entendu de Conseils communaux. Plus difficile donc de comprendre le timing de la réaction (cela fait plus de 7 ans que l’on parle du projet). Pourquoi ne jamais avoir posé de questions, pourquoi ne jamais avoir sollicité une rencontre ?

La commune et le GAL ont analysé en profondeur l’ensemble des réclamations et arguments présentés. Une réunion de concertation a été organisée le 30/11 avec une délégation des réclamants. La commune et le GAL ont proposé d’organiser une réunion publique d’information le 20/12.

Cet article ne vise absolument pas à couper court au débat ni à mettre tout le monde d’accord par rapport aux aménagements prévus. Cet article vise simplement à préciser certains éléments objectifs et rappeler quelques informations factuelles pour répondre à quelques craintes/questions relevées.

2. Une pétition avec des informations partiellement erronées

Une pétition a circulé, en version papier et en version électronique. C’est le droit le plus strict des citoyens de s’exprimer dans le cadre de l’enquête publique. Néanmoins, le GAL et la commune regrettent que des informations erronées aient été diffusées dans le cadre de cette pétition. Le GAL et la commune regrettent de ne pas avoir pu rencontrer les porteurs de cette pétition avant (proposition rejetée suite à un contact téléphonique avec la principale intervenante) afin de clarifier certains éléments.

Notamment concernant la largeur des aménagements prévus. Un bi-bandes bétonné est effectivement bien prévu à cet endroit (pour des raisons purement techniques explicitées ci-après), mais sa largeur n’est pas de 4m60. Les 2 bandes feront 1m10 chacune et seront espacées de 80 cm de terre. Un grand nombre de réclamations portent sur cette largeur annoncée qui n’est pas correcte, ce qui est regrettable.

L’enquête publique portant sur la reconnaissance du chemin, c’est son emprise cadastrale (largeur de 4m60) qui a été indiquée sur les documents.

La pétition est présentée sous la forme de « Pour ou contre le béton en forêt ? ». Personne n’est pour le béton en forêt ! Ni le GAL, ni la commune. Personne. En tous cas pas sans qu’il y ait un objectif et des raisons objectives qui nécessitent d’en mettre.

Le nombre de signataires électroniques reste à relativiser puisqu’un grand nombre de signataires du monde entier y figurent (121 Français, des Suisses, des Hollandais, des Luxembourgeois, des Réunionnais, des Finlandais, des Hongrois, des Malaisiens, des Monégasques, des Roumains, des Américains, etc.). Cet élément ne réduit néanmoins en rien la teneur des réclamations et l’émoi compréhensible suscité par l’aménagement prévu.

Une vidéo a également circulé sur les réseaux sociaux annonçant que le projet allait « tout bétonner », « bétonner les souvenirs », empêcher les enfants de continuer à faire des cabanes dans le bois et jouer dans les flacs, etc. Des propos regrettables également, même si l’émotionnel peut se comprendre…

3. Les objectifs du projet ViciGAL et surtout son public cible : l’enfant de 8 ans à vélo toute l’année

Le projet ViciGAL consiste à créer une liaison douce reliant Yvoir à Huy, de Meuse à Meuse, et traversant une dizaine de villages. Beaucoup de réclamants indiquent être favorables au projet ViciGAL et ne pas le remettre en question. C’est ce qui a d’ailleurs été rappelé par les représentants des réclamants lors de la réunion de concertation du 30/11. Or, un élément fondamental semble être mal compris : le public cible du ViciGAL ! Le public cible principal du projet ViciGAL est le cycliste « lambda », le cycliste de tous les jours, la famille à vélo, l’enfant de 8 ans à vélo toute l’année (image régulièrement présentée par le GAL). Été comme hiver donc. Les aménagements prévus sur le ViciGAL ont donc été imaginés pour ce public cible. Ce qui n’empêche bien entendu pas la cohabitation avec tous les autres usagers des chemins, si c’est possible (marcheurs, traileurs, cyclistes de route, VVTistes, rollers/trottinettes, PMR, cavaliers, attelages, charroi agricole et forestier, automobilistes, etc.). Tout l’enjeu est de pouvoir concilier tous ces usagers. Mais l’objectif du ViciGAL est de créer un cheminement continu, le plus sécurisé et confortable possible (compte tenu de toutes les contraintes techniques et budgétaires) pour l’usager cible.

Un grand nombre d’éléments ont guidé les réflexions depuis 2015 pour affiner le tracé et convenir des meilleurs aménagements (ou des moins mauvais c’est selon) :

  • S’inspirer en partie du tracé de l’ancienne ligne de tram, mais valoriser au maximum les chemins existants (coût, entretien,…)
  • Équilibre entre la mobilité fonctionnelle (importance de relier la gare de Courrière par exemple) et la mobilité de loisir (y compris bien entendu pour les habitants du territoire)
  • Cohabitation avec l’ensemble des usagers
  • Limiter les pentes au maximum (pas toujours évident dans notre beau Condroz)
  • Favoriser les sites propres au maximum (pour la sécurité des usagers) tout en tenant compte des difficultés liées aux propriétés privées
  • Analyser plusieurs options pour chacun des tronçons (étude approfondie, analyse de sol, budgétisation, etc.)
  • Revêtements adaptés pour le cycliste, mais en tenant compte de l’usage multifonctionnel du chemin si ce dernier existait (7 km de nouveaux chemins seront en effet créés)
  • Limiter l’abattage des arbres au maximum et replantation de 4 arbres pour 1 arbre abattu
  • Le tout dans un cadre budgétaire « raisonnable »

Bref, le ViciGAL est le fruit d’un long et intense travail : 7 ans de concertation entre un grand nombre d’acteurs ! Prochaines étapes : attribution du marché travaux fin 2022 et démarrage des travaux au printemps 2023.

4. Le revêtement prévu dans le Bois de Sorinne

Beaucoup de réclamations portent sur le revêtement prévu dans le Bois de Sorinne. La commune et le GAL les comprennent. Outre le regret que les initiateurs de la pétition aient présenté de manière erronée les aménagements prévus (4m60 de béton), précisons que personne n’a d’intérêt à bétonner un bois si des alternatives existent. Dans tous les cas, toutes les alternatives au béton ou à l’induration ont été longuement étudiées, analysées et privilégiées si possible. D’ailleurs, sur les 42km du ViciGAL, « seulement » 4 tronçons seront bétonnés et 2 indurés en raison de contraintes purement techniques :

  • Passage de charroi agricole ou forestier notamment
  • Pente
  • Risque de ravinement
  • Écoulement/évacuation des eaux

Ces contraintes techniques ont été longuement analysées. L’entretien de ces aménagements est également un élément fondamental à prendre en considération : l’entretien et toutes les réparations seront à charge des communes (budget communal). Il était donc impératif d’opter pour des revêtements « durables » dans le temps.

L’analyse « revêtement » peut être résumée de la manière suivante :

  • Si route => piste cyclable ou chevrons
  • Si chemin => empierrement stabilisé compacté SAUF si ce chemin est emprunté régulièrement par du charroi agricole/forestier ou des voitures, ou si ce chemin présente des contraintes techniques (pente, risque de ravinement, problématique d’écoulement d’eau…) trop importantes.

Précisons à ce sujet qu’entre le moment où le projet définitif a été validé par le SPW et aujourd’hui, les normes cyclables ont fortement évolué. Les normes sont sont aujourd’hui beaucoup plus exigeantes en matière de revêtement notamment (induration quasi automatique) que celles prévues sur le ViciGAL.

5. Circulation automobile dans le bois de Sorinne

Plusieurs réclamations portent sur ce point également. La crainte est de voir la circulation de voitures dans le bois augmenter. Précisons que la circulation y est strictement interdite ! Bien que son nom puisse le laisser croire, la procédure voirie n’y changera rien. Et les aménagements prévus dans le cadre du ViciGAL ne visent bien entendu pas cet objectif. Mais la crainte de voir le passage de véhicules augmenter est compréhensible et la commune souhaite proposer une solution à ce sujet en bloquant l’accès aux véhicules dans le bois, tout en laissant passer les attelages et le charroi forestier aux moments nécessaires. Des pistes de solutions sont à l’étude.

Précisons que pour tous les autres usagers du bois (marcheurs, traileurs, VTTistes, cavaliers, attelages,…), une alternative au ViciGAL existe pour descendre (ou monter) dans le bois via le chemin communal n°49.

Précisons enfin que le GAL a mis en œuvre des moyens conséquents pour développer des projets pour ces autres usagers, en collaboration avec les communes, les opérateurs touristiques et autres groupes chemins-sentiers : 250 km de boucles équestres, un réseau trail et VTT, des randonnées pédestres thématiques, les sentiers d’art, etc.

6. Au sujet de la communication autour du projet ViciGAL

Parmi les réclamations, on peut lire : « Le projet a évolué et AUCUNE communication à la population n’a suivi »

Dire que tout a été fait pour communiquer de manière optimale sur le projet serait prétentieux. On peut bien entendu toujours faire mieux. Une des difficultés (et frustrations) de ne pas avoir pu communiquer davantage sur le projet était de préserver le cadre des négociations avec les propriétaires privés concernés. Rappelons à ce sujet les 20 dossiers d’emprise très complexes qui ont nécessité de nombreux mois de négociations afin d’obtenir tous les accords, et ce, sans aucune expropriation !

Dire que tout a été fait serait prétentieux donc. Mais dire qu’aucune communication n’a été fait est tout simplement faux. On peut à ce sujet lister quelques éléments :

  • Une page et 9 articles sur le site du GAL (+ newsletters envoyées à plus de 1.000 personnes)
  • Une vingtaine de publications sur le FB du GAL (dont 12 depuis 2020, ayant généré plus de 20.000 vues et énormément de commentaires positifs)
  • Des articles dans les bulletins communaux et sur les sites internet des communes
  • Une vingtaine d’articles de presse
  • Un reportage au JT de la RTBF et plusieurs reportages de Bouké
  • La publication du tracé, dont le survol aérien en mai 2019
  • Un grand nombre de réunions
  • Des visites de terrain avec les CLDR (commissions locales de développement rural) en 2019
  • Des invitations à la population à venir découvrir le projet et le tracé à vélo, lors des semaines de la mobilité (une centaine de personnes en 2021 et une quinzaine de personnes en 2022)

 

7. Analyse objectives des alternatives

Comme indiqué ci-avant, plusieurs alternatives ont été étudiées pour chacun des tronçons :

  • Volonté de s’inspirer du tracé du tram, mais pas de racheter d’office l’assiette originelle
  • Discussion avec les propriétaires/usagers concernés
  • Analyse technique et budgétaire de chaque alternative
  • Réunions et visites de terrain CLDR : analyse de 3 tronçons pour relier Courrière à Gesves (cf. présentation et visite de terrain avec la CLDR le 12/06/2017)

Aucun choix n’a donc été fait par hasard et sans justification !

8. Contraintes budgétaires

Cet élément a déjà été précisé, mais il a évidemment toute son importance. 42 km de voie lente représente un budget important. Des choix entre des options plus ou moins onéreuses, plus ou moins qualitatives, ont donc dû être posés tout au long du processus de réflexion. Rappelons également que l’entretien des chemins coûte aux communes. Les contraintes liées à l’entretien du ViciGAL ont également guidé les réflexions sur le tracé et les revêtements choisis.

Le projet est donc le résultat d’un large compromis.

Le budget total du projet s’élève à plus de 6M€, mais 90% de subsides régionaux ont pu être négociés et obtenus par le GAL et les 5 communes partenaires. Ce qui est inédit pour ce genre de projet d’infrastructure ! Ce budget peut paraître énorme, mais il faut le rapporter aux 42 kilomètres de cheminement créé (études, acquisitions, travaux, signalisation, etc.).

9. Politiquement

Rappelons enfin que le projet ViciGAL est un projet faisant l’objet d’un consensus politique total :

  • 5 Ministres (toutes couleurs politiques confondues) le financent
  • Le projet dans sa globalité (tracé, cahier des charges, plans d’aménagement, etc.) a été validé à l’unanimité par les Conseils communaux des 5 communes concernées

Le ViciGAL facilitera la mobilité douce sur le territoire et permettra donc de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. L’impact climatique global est donc positif, malgré l’impact en termes de biodiversité ou de multifonctionnalité par exemple. Comme toujours, ce sont des compromis à trouver…

10. Réunion d’information

La commune d’Assesse et le GAL ont convié la population à une réunion d’information publique le mardi 20 décembre, à 20h, à la Maison Communale d’Assesse, afin de présenter le projet, clarifier certains éléments et poursuivre le dialogue avec la population. Une trentaine de citoyens ont répondu présent. La réunion fut globalement constructive, même si certains propos échangés furent durs.

La présentation powerpoint est disponible ici.

3 enseignements principaux concernant le tronçon problématique du Bois de Sorinne :

  • Concernant l’itinéraire, on ne refera pas l’histoire : tous les participants s’accordent sur le tracé choisi, même si beaucoup regrettent de ne pas être resté sur l’assiette du vicinal dans la plaine des Rouaux (via le talus SNCB) et le Bois en contre-bas.
  • Concernant la circulation des engins motirisés dans le Bois de Sorinne : à l’initiative de la commune, un groupe de travail se réunir en janvier pour étudier la fermeture du bois aux engins motorisés (dispositifs à mettre en place pour empêcher les voitures de passer), tout en tenant compte des autres usagers du Bois (notamment les cavaliers et attelages, mais également les forestiers).
  • En ce qui concerne le revêtement, tout le monde (le GAL et la commune en premier) s’accordent à dire que le bétonnage du tronçon concerné est la « moins mauvaise solution » trouvée après plusieurs années d’étude. Le GAL et la commune sont disposés à analyser une solution alternative si elle proposée par les réclamants (contre-expertise), à condition qu’elle soit conforme aux standards wallons en termes de cyclabilité, qu’elle tienne compte de toutes les contraintes techniques présentes à cet endroit (pente, ravinement, écoulement d’eau) et de l’aspect multi-fonctionnel du chemin (accessibilité du charroi forestier par exemple), et qu’elle reste dans le cadre budgétaire validé. Si la solution proposée est jugée opportune au regard de tous ces critères, le GAL et la commune s’engageront à négocier une modification des travaux prévus à cet endroit avec l’entrepreneur sélectionné (pour rappel, le marché travaux est attribué sur base du cahier des charges validé par les 5 conseils communaux fin 2021). Si la solution alternative est acceptée par tous,  techniquement équivalente et acceptée par l’entrepreneur sans supplément, elle sera mise en œuvre.

 

 

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