Notre Association Forestière a été mise sur pied suite à une rencontre avec l’« Association syndicale libre de Gestion forestière » (ASLGF) dans le Parc naturel des Bauges en 2017. La délégation wallonne à l’époque avait été frappée par la pertinence du concept, par son objectif de retisser des liens entre propriétaires, par la préservation du titre de propriété, par les possibilités offertes en termes de mutualisation de la gestion et par la souplesse de mise en œuvre. Dès leur retour, le GAL PTC et la Cellule d’Appui à la Petite Forêt Privée (Office économique wallon du bois) ont œuvrés à mettre en place un tel mode de regroupement sur nos 3 communes condruziennes, ce qui a donné naissance à notre Association Forestière en 2020.
Une gestion concertée et des économies d’échelle
L’association forestière vise tout d’abord à créer des liens entre propriétaires voisins et à partager des expériences sur la gestion forestière de manière à bénéficier d’informations concrètes et utiles entre pairs. Elle permet par ailleurs de développer des actions concertées de gestion forestière : organisation de formations collectives sur le terrain, prêt de matériel, mutualisation des assurances etc. La mise en place d’une association forestière permettra en outre d’intensifier et de pérenniser les actions menées par la Cellule d’Appui en faveur des propriétaires de parcelles de moins de 5 ha. Pour eux, la Cellule réalise une « feuille de route », une sorte de programme simplifié de coupes et de travaux, dont la mise en commun devrait permettre d’optimiser la gestion et créer une dynamique de groupe au sein du territoire. Enfin, ce genre d’association offre une plus grande réactivité, notamment en cas de crise sanitaire (scolytes, tempêtes, etc.).
Une journée de partage d’expériences, avec une écoute attentive de la Ministre Céline Tellier
Deux ans après le lancement de l’Association forestière des Tiges et Chavées, le moment été venu d’inviter une délégation du Parc naturel régional des Bauges pour leur montrer l’association mise en place dans le Condroz sur base de leur expérience et pour partager un ensemble de réflexions sur le regroupement forestier.
Après la visite d’une propriété à Libois (Ohey) en matinée, les forestiers français accompagnés de leurs homologues wallons ont visité la scierie Dubois à Florée qui adhère à la marque collective « Bois local, notre savoir-faire » : la valorisation du bois en circuits courts est un objectif que se fixent de plus en plus de propriétaires, quelle que soit la région considérée !
Dans l’après-midi, c’est au cœur d’une petite propriété de 2 hectares à Crupet (Assesse) qu’une discussion s’est engagée sur le regroupement forestier. Quelles sont les attentes des propriétaires ? Comment regrouper de façon efficace les opérations de gestion ? Comment rendre la gestion forestière durable malgré les successions ? Autant de questions où des regards croisés permettent d’ouvrir des portes aux organismes d’accompagnement de la forêt privée. La synthèse de ces réflexions a pu être faite en présence de la Ministre Céline Tellier qui s’est montrée particulièrement attentive au mode de regroupement mis en place dans les Tiges et Chavées sur base de l’expérience des organismes forestiers du Parc naturel régional des Bauges. Les synergies développées entre la Cellule d’Appui et les parcs naturels ont pu être présentées à la Ministre, au sein de ce territoire condruzien qui espère obtenir le statut de parc naturel dans les prochaines années !
Vincent Colson, responsable de la Cellule d’appui à la petite forêt privée :
« Le développement d’associations forestières locales est indispensable pour optimiser et pérenniser les actions de gestion forestière groupée que nous menons. Les partenariats avec les groupes d’action locale et les parcs naturels apportent une plus-value pour le développement de projets non pas strictement forestiers mais de territoires. Les mutations en cours dans la petite forêt privée wallonne, et notamment la déconnection des jeunes générations par rapport aux parcelles dont ils héritent rend indispensable la mise en place de telles associations. »